Polluants du bâtiment – Définition
L'AMIANTE
Qu'est-ce que l'amiante?
Amiantos en latin (incorruptible) ou Asbestos en grec (incombustible), l'amiante est une substance minérale naturelle extraite essentiellement au Canada et en Russie. 3 espèces ont été commercialisé le Chrysotile (famille Serpentines), l'Amosite et la Crocidolite (famille Amphiboles). Etant extraite en carrière, son rapport qualité / prix est imbattable. Ses propriétés exceptionnelles ont fait son succès dans les secteurs du bâtiment, de l'industrie, de l'automobile... :
- Incombustible, résiste au feu (point de fusion à 1000 à 1500°C suivant l'éspèce)
- Résistant aux hautes températures
- Résistant aux agents chimiques, ne se corrode pas, résiste à la vermine...
- Résistant électrique, faible conductivité
- Résistant mécanique à la traction comparable à celle de l'acier
- Résistant à l'usure et à l’abrasion tout en restant souple
- Résistant à l'humidité, absorbe et restitue l'eau sans se déformer
- Isolant acoustique
Utilisation
En France, on estime qu'en 50 ans avant son interdiction, 80kg par habitant ont été importés. C'est à partir de la fin de la seconde guerre mondiale que l'amiante a été massivement utilisé dans l'industrie et dans le bâtiment:
- Comme isolant thermique, phonique et électrique, surtout dans les années 1960 et 1970 (plus de 3000 produits)
- Mélangé au ciment: l'amiante-ciment est obtenu en mélangeant 90 % de ciment et 10 % d’amiante à de l’eau. Ce matériau, breveté dès 1901, a surtout été utilisé à partir des années 1960 sous forme de plaques planes ou ondulées, de tuiles et d’autres panneaux de toiture, d'appuis de fenêtres, de plaques de façade, de plaques et panneaux de cloisons intérieures et de faux plafonds, de conduits, des clapets coupe-feu et des panneaux ignifuges, de bas de culture et d’éléments de jardin…
- En vrac: La bourre d’amiante était utilisée pour le calorifugeage de fours, de chaudières, de tuyaux, de gaines électriques, de chauffe-eau, de portes et cloisons coupe-feu, de matériels frigorifiques, de navires, de véhicules automobiles ou ferroviaires, d’équipements industriels ou de laboratoire divers. Les flocages d’amiante recouvraient les structures métalliques et étaient appliqués en sous-face de dalles en béton, afin de protéger les bâtiments contre l’incendie et contre le bruit.
- En feuilles ou en plaques: Les emplois des papiers et cartons d’amiante étaient variés : isolation thermique des cheminées, fours appareils de chauffage à gaz ou convecteurs électriques, appareils de laboratoire et appareils électroménagers chauffants tels que les fers à repasser ou les cuisinières, réalisation de joints, protection thermique des surfaces lors de la réalisation de soudures (plomberie, métallurgie; etc...). Les plaques d’amiante constituaient les faux plafonds, les parements ignifuges, les portes ou clapets coupe-feu…
- Tressé ou tissé: Cette forme était utilisée essentiellement pour assurer l’étanchéité thermique, sous forme de corde ou tresse d’amiante (pour les portes de fours ou de chaudière par exemple) et de joints ou de bourrelets (pour les canalisations de chauffage ou les échappements de moteurs...). L’amiante était aussi utilisé dans le secteur textile, le plus souvent à usage professionnel (chaudronniers, pompiers...) sous forme de gants, vêtements de protection, couvertures de protection anti-feu …
- Comme liant: mélangé à de nombreux matériaux pour en améliorer les performances technologiques, par exemple, associé à du bitume, du vinyle, du caoutchouc, des métaux ou de matières plastiques, des résines, des enduits de ragréages ou de lissage des sols et cloisons intérieures, des mortiers-colles à carrelage, des colles-enduits, du plâtre, du mastic, des peintures, des garnitures de friction (freins et embrayages de véhicules automobiles)
Danger de l'amiante
C'est sa taille qui en fait sa dangerosité. Le risque c'est l'inhalation: l'amiante est 4 à 500 fois plus petit qu'un cheveu et passe donc toutes les barrières respiratoires pour se loger dans les poumons. Les fibres ont également une grande faculté à se dissocier en une multitude de fibrilles. Les effets sur la santé ont la particularité d'apparaître parfois plusieurs dizaines d'années après l'exposition. L'amiante est reconnue comme cancérogène et les pathologies qui y sont liés touchent l'appareil respiratoire.
Les professionnels du bâtiment sont particulièrement exposés.
Interdiction, réglementation
Malgré la reconnaissance de sa dangerosité depuis 100 ans, l'amiante a été interdite d'une manière générale en 1997 en France. Il faudra attendre 2005 pour une interdiction total en Europe.
Des mesures d'urgences ont donné lieu à l'apparition des premiers diagnostics amiante le 7 février 1996 (Code de la Santé public, décret 96-97 et code du travail, décret 96-98). Aujourd'hui dans le bâtiment, l'amiante est recherché lors d'une vente immobilière, avant des travaux, avant une démolition ainsi que dans le cadre d'un usage "normal" de bâtiment hors parties privatives d'immeubles d'habitation.
Ou se trouve l'amiante dans le bâtiment?
Les opérateurs recherchent l'amiante en fonction des listes de l'annexe 13-9 du Code de la Santé Public.
Matériaux et produit de la LISTE A
Ils sont considérer comme plus dangereux. Etant interdit bien avant 1997, ils sont en générales rares et en très mauvais état. On les recherche dans le cadre de diagnostics avant vente, location et DTA. Leur repérage entraîne des Obligations réglementaires.
Produits et matériaux de la LISTE B
Ils sont recherchés dans le cadre de diagnostics avant vente et DTA. Leur repérage entraîne des Recommandations réglementaires.
1 - Parois verticales intérieures
2 - Planchers et plafonds
Conduits, canalisations et équipements intérieurs
Eléments extérieurs
Matériaux et produits de la Liste C
Ces matériaux et produits susceptibles de contenir de l'amiante sont vérifier dans le cadre d'un repérage avant démolition et avant travaux (limités aux matériaux concernés directement ou indirectement par les travaux).
1 - Toiture et étanchéité
2 - Façades
3 - Parois verticales intérieures et enduits
4 - Plafonds et faux plafonds
5 - Revêtements de sol et murs
6 - Conduits, canalisations et équipements
7 - Ascenseurs et monte-charge
8 - Equipements divers
9 - Installations industrielles
10 - Coffrages perdus
LE PLOMB dans les peinture et plomb métal
Qu'est-ce que le plomb?
L'exploitation et l'utilisation du plomb remonte à la Grèce antique. Il a été massivement utilisé pendant la révolution industrielle: agriculture, construction, industrie, imprimerie... Ses propriété sont:
- Forte résistance à la corrosion
- Solubilité
- Similarité avec le calcium (ce qui en fait un danger pour l'organisme)
Utilisation dans le bâtiment
Le plomb a été utilisé massivement avant 1949 sous forme de:
- Canalisations plomb
- Revêtements d’étanchéité
- Dans les peintures. Associé à de la peinture le plomb permettait de rendre la peinture: imperméable, résistante aux agents biologiques (moisissures), excellent bouche pores, très couvrante, blanc "parfait"...
- Etc...
Aujourd’hui le plomb constitue un véritable problème de santé publique et de santé au travail pour les salariés qui interviennent lors des travaux de rénovation ou de démolition d’immeubles anciens. On retrouve aussi fréquemment jusque dans les années 70, dans le bâtiment, le « minium de plomb », peinture utilisée principalement comme protection contre la rouille sur les surfaces métalliques. Ce composé est encore utilisé de nos jours plus spécifiquement dans les peintures industrielles. Ces trois composés du plomb sont solubles en milieu acide et donc particulièrement dangereux par ingestion. D’autres dérivés du plomb sont aussi utilisés comme pigment dans les peintures, il s’agit notamment des chromates, molybdates et sulfates de plomb. Ils sont pratiquement insolubles dans l’eau et le milieu acide ; cette forme chimique du plomb est donc moins dangereuse par ingestion. Enfin, les siccatifs à base de composés du plomb (monoxyde de plomb, acétate de plomb) ont été aussi largement utilisés mais en faible proportion dans les peintures (<1%).
Danger du plomb
L’absorption du plomb par l’organisme peut se faire principalement par deux voies d’exposition: pulmonaire (gaz, vapeur, poussières) et digestive.
On parle de saturnisme pour définir l’intoxication au plomb (aiguë et chronique). On dénombre de nombreux effets sur la santé : troubles digestifs dits « colique de plomb » et plus rarement des troubles neurologiques avec convulsion. D’autres atteintes (rein et foie) n’entraînent pas toujours de symptômes. Le plomb entraîne aussi des troubles de la reproduction chez l’homme et la femme,…
De plus, le plomb présente un effet cumulatif avec un risque d’imprégnation chronique même à de faibles doses.
Les enfants peuvent aussi être contaminés directement ou via l’exposition professionnelle de leurs parents et les effets sur leur santé peuvent être irréversibles comme les troubles du développement cérébral.
Le risque d’exposition au plomb est d’autant plus problématique qu’il est stocké dans l’organisme et continue de produire ses effets même lorsque l’exposition a cessé.
Interdiction, réglementation
La réduction de l’utilisation de composés du plomb dans les peintures a été progressive :
• A partir de 1948, la céruse est interdite à tous les professionnels de la peinture en bâtiment (à noter, cette interdiction ne concerne pas les particuliers, propriétaires ou locataires).
• En 1988, le sulfate de plomb est interdit dans toute préparation pour les travaux de peinture, mais toujours pas pour les particuliers.
• L’interdiction de mise sur le marché ne sera prise qu’en 1993 pour les préparations destinées aux travaux de peinture contenant de la céruse ou des sulfates de plomb.
• Actuellement, on trouve encore sur le marché des peintures au minium de plomb. Les pigments à base de chromates de plomb seront interdits en mai 2015.
Un rapport d’enquête du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment2 basé en partie sur l’analyse des mesures par fluorescence X par période de construction montre que les logements les plus anciens - construits avant 1949 - ont la plus forte prévalence (presque 50 %) de présence d’au moins une unité de diagnostic à concentration en plomb supérieure ou égale à 1mg/cm², sur support non métallique, parmi les quatre périodes d’âge étudiées (Tableau I).
Cependant, la période 1949-1974 montre une prévalence relativement importante avec 24 % de logements concernés. Les deux périodes suivantes, 1975-1993 et post 1993 ont une prévalence de 2.3 % et 0.1 % respectivement.